La veille, j’ai malmené affectueusement le deuxième encordeur qui a eu raison de cette rage de vaincre qui m’habitait, le premier m’ayant apaisée par surprise. J’ai eu cette soirée en tête toute le we.
Cette fois, je n’ai pas eu peur ni de la machine ni des résultats. Etrangement sereine, j’ai expliqué à mon mari que quelqu’en serait le résultat, je continuerai à vivre ma vie, à me faire encorder, à me soumettre quand je rencontrerai l’homme qui trouvera la clef à nouveau.
Samedi matin, je me suis donc postée féminine comme j’aime en escarpins et culotte à frous frous Chantal Thomas devant cet engin qui en quelques secondes déterminerait la présence ou non de l’indésirable. J’ai plaisanté avec la radiologue qui m’a fait remarqué ma tenue super classe en riant avec moi de cette situation amusante. J’ai senti le mordant des machoires se resserrer sur mes seins. Auparavant, j’avais prévenu l’opératrice que je n’avais jamais eu mal pendant ces examens, elle pourrait dont serrer à loisir.
Pour une fois, je n’étais pas la future victime mais je tenais toujours les rennes de ma vie, de mon futur quelqu’en serait le résultat. Alors, une fois les clichés pris, j’ai eu envie de prendre ces photos, visualiser ces marques et mes les approprier.
Je les ai d’abord trouvées étranges, puis, jolies, puis à moi. Rien à voir avec les marques de cordes, qui gravées dans ma peau hier soir, me rappelaient tellement de sensations fortes.
(Je rassure tout le monde cette année tout roule du premier coup, pas de doute)