Pascal a écrit: ” Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point“. Or le mien se rappelle à moi depuis quelques mois déjà. Par petits accoups plus rapides les uns que les autres aux moments les plus inopportuns: un rendez-vous, une séance SM et avant hier une sortie hebdomadaire avec mes enfants.
Prise par surprise, et pourtant habituée à son manque de régularité, je ne l’ai pas écouté. D’un autre côté seule ma raison aurait pu m’alerter mais comme elle même ne connait pas celle du coeur, je l’ai fait patienter plusieurs heures.
J’ai ressenti son désarroi, son mal être qui se répercutait dans tout mon corps. Ses assauts intentionnels m’ont fait douter, la nausée qui montait m’a fait douter, le sol qui se dérobait sous mon pied m’a fait douter. Aurai-je dû décoder ses impulsions comme un STOP, une sorte de non retour.
Une fois encore, j’ai tu son mal-être rassurant ma famille et en prenant parti d’aller profiter des derniers rayons du soleil entourée des rires amicaux et enfantins qui me sont si familliers.
– “Vas jouer ma chérie, je ne suis pas certaine que nous puissions rester longtemps”.
Finalement, nous sommes restés, débonnaires, à profiter du calme de l’endroit, moi renfermée sur ce corps plein de peine et mon entourage attentif; elles, bavardant et riant.
Avant hier, j’ai compris que mon coeur avait ses raisons que je ne comprendrais pas toujours et que tel un roi, il reprendrait ses droits, à raison, sans même délibérer.