Une table pour deux (suite et fin)

Nous revenons repus de notre repas direction l’appartement. Je crois qu’il y fait un peu moins chaud, nous avions pris soin d’occulter toutes les fenêtres et de laisser le ventilateur au maximum dans la chambre. Je m’allonge ostensiblement sur le lit, tu m’indiques que je fais aussi l’étoile de mer, je souris. Je n’ai pas sorti toutes mes cartes, le meilleur reste à venir ;). Tu as visiblement quelques surprises pour moi dans ta mallette, mon sac est totalement rempli de jouets.

Je reste sur mes positions, les fesses plantées sur le matelas. Je ne me souviens pas exactement de nos échanges, mais, je me souviens te sentir dans mon dos, sentir tes cordes glisser contre ma peau avide. Je sais que je vais un peu loin, je sais que je vais certainement avoir un peu mal demain, mais ce soir, peu m’importe. C’est toi que je veux. Ligotée une fois de plus, tu m’allonges rapidement sur le lit, je me tortille pour remonter sur les coussins. Je te vois replongé dans ta mallette pour en sortir des pinces et un objet transparent que je ne connais pas encore.
“Je suis fétichiste des baillons” me diras-tu plus tard. En effet, mais pas n’importe lesquels puisque tu les fabriques tous, ce qui donne des discussion étonnantes et techniques quand je t’envoie quelques photos de femmes bâillonnées. Intérieurement, je me dis que j’adore les chemises, mais que je te préfère torse nu quand tu t’occupes de moi. Soit, allons-y, le premier que tu m’avais passé avait une forme d’os d’une adorable couleur rose, celui ci est totalement transparent, une boule rouge, une plaque transparente sur la bouche. Je vais transpirer la dedans ! Je peste un peu, enfin, plutôt je grogne ce qui t’amuse beaucoup. J’aime beaucoup ce moment, où je te fais douter.
– ” tout va bien ?
– hum, je secoue la tête. La boule est de taille très confortable mais suffisamment grande pour m’empêcher de parler. Je m’amuse alors à faire claquer ma langue en la repoussant. Tu me fixes, si je pouvais, j’éclaterai de rire devant ton air entre étonnement et angoisse. Je sais, je suis la seule à faire claquer ma langue au palais en repoussant tes entraves, j’en profite, il n’y a pas de petit plaisir.
Visiblement, tu n’as pas fini, tu replonges dans ta mallette en ressortant des pinces. Là, par contre, je grogne franchement, qu’elles soient douloureuses ou pas.
– celles ci ne font pas mal !
– mouai …”
Dès que tu tournes le dos pour attraper à nouveau le womanizer, je glisse les pinces sous la serviette du bout du pied, on ne sait jamais, tu pourrais les oublier. J’avoue, j’y crois peu, mais l’espoir …
– Et voilà, elle cache les pinces !
Je lève les yeux au ciel, faussement innocente.

Hop, me voilà plaquée au lit, j’aime plus que tout ce moment où tu te glisses sur moi pour sucer mes seins. tu me surprends à chaque fois. Tu es si délicat, pas une morsure. Puis la saveur des pinces qui me font tressauter une première fois, puis la langueur de ta langue sur le second mamelon, et une fois de plus cette pince. J’en supporte la douleur de plus en plus, je suis fière de moi. Je les ai tellement craintes. J’ai longtemps refusé que l’on joue avec mes seins avant toi. Mais, les défits sont à relever, et aujourd’hui, j’en ai envie, puis je n’ai pas vraiment le choix.
Bâillonée, ligotée, tu écartes mes jambes que je tiens serrées par jeu et par provocation. Oui, j’ai envie de ce womanizer, oui, je suis aussi un peu fatiguée et non, je ne te laisserai pas le chemin libre du premier coup. No pain, no gain. Je me tortille encore, tu me rappelles à l’ordre. Tu plonges ton regard dans le mien au moment où l’orgasme arrive. Fermer les yeux, non, les garder ouverts, te regarder, partir … Tu souris. Je me rappelle alors les jeux mathématiques que tu m’as imposés avant le restaurant: réduire la racine de 8, puis trouver la racine cubique de 125 … J’ai rarement calculé aussi vite ni compris aussi rapidement une notion mathématique. Oui, je veux jouir, et non, je ne veux pas que tu retires le jouet au dernier moment. Alors j’ai répondu, félicitée par une énième vague de plaisir.

A ce moment là, tu ne joues plus, tu redeviens sérieux toujours à l’écoute. J’atteins mes limites rapidement, je suis épuisée. Tu me demandes si je veux arrêter, j’accepte immédiatement. Ma reddition sera ta récompense. Tu te glisses à nouveau derrière moi pour retirer le bâillon, les cordes. Je vais trop vite, tu me gourmandes doucement et effectivement, tu as raison, j’emmêle tout. A ce moment là, j’aurai aimé que tu me prennes dans tes bras mais nous discutons joyeusement. Nous nous apprivoisons doucement, j’ai encore beaucoup à apprendre et beaucoup à exprimer. Merci à toi.

 

Crédit photo @Gag-Engineer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.